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Groix, l’île sacrifiée sur l’autel de l’éolien offshore

Groix, l’île sacrifiée sur l’autel de l’éolien offshore

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 Communiqué  de la Fédération Environnement Durable 
 (version definitive officielle)


Groix, l’île sacrifiée sur l’autel de l’éolien offshore

Paris- 28/05/2025
Un nouveau cap de l’absurde vient d’être franchi. Sous couvert de transition énergétique, l’État français s’apprête à autoriser la destruction méthodique d’un des joyaux naturels de la Bretagne sud : l’île de Groix et ses abords marins.

Le collectif Les Gardiens du Large a récemment lancé un appel d’alerte puissant contre ce qu’il qualifie de "projet industriel destructeur". La Fédération Environnement Durable (FED) s’associe pleinement à cette alerte et la relaye ici intégralement (voir ci-dessous).

Un parc industriel contre un sanctuaire marin

Au large de Groix, un premier projet dit "Pennavel" prévoit l’implantation de 11 à 13 éoliennes géantes jusqu'à 340 mètres de haut, en plein cœur d’un corridor écologique maritime exceptionnel, fréquenté par une faune aviaire protégée, notamment des puffins, sternes, fous de Bassan et guillemots.

Un nouvel appel d'offre est lancé; il amènera à un triplement des éoliennes géantes dans cette zone. 

Pire encore : dans une décision aussi cynique que glaciale, les services de l’État vont probablement  accorder une dérogation à la protection des espèces protégées pour permettre la destruction de ce patrimoine naturel.

Le refus de la brutalité « verte »

Groix n’est pas un point perdu sur la carte : c’est un symbole. Un repère de biodiversité, une mémoire vivante des liens entre l’homme et l’océan, un joyau qui appartient à tous. Et c’est précisément ce lieu qu’on sacrifie aujourd’hui sur l’autel d’une transition énergétique devenue brutale, opaque et profondément antidémocratique.

 
La FED dénonce avec fermeté cette entreprise de greenwashing industriel, et appelle à la plus large mobilisation contre ce projet.

Jean-Louis Butré


 

Association Gardiens du Large

6 rue Jules Ferry, 56170 Quiberon – www.gardiensdularge.org

A ceux qui s’interrogent sur l’éolien flottant, quelques vérités à garder en tête…

Groix, le 24 mai 2025

L’irruption d’éoliennes en mer en Bretagne Sud, c’est le saccage sur des centaines de kilomètres de notre littoral à la beauté exceptionnelle, c’est la destruction pour chacun de la perception de l’infini…

 

NON, l’industrialisation de la mer ne sera pas douce pour le vivant.

En ignorant l’environnement, l’administration française a retenu la zone d’implantation des éoliennes Bretagne Sud (appel d’offre AO5) dès 2021, sans étude préalable et sans prendre en compte qu’elle abrite, ou voit le passage, de nombreuses espèces protégées, certaines en danger critique d’extinction. La présence de coraux noirs a été révélée récemment ; les dauphins sont nombreux à y évoluer.

Plutôt que de renoncer à leur projet destructeur, les promoteurs éoliens invoquent généralement la Raison Impérative d’Intérêt Public Majeur pour obtenir de l’administration la délivrance de dérogations au Code de l’Environnement, véritables permis de tuer les espèces menacées par leur industrie. Le projet éolien de Saint- Brieuc a ainsi obtenu 59 dérogations concernant 54 espèces d’oiseaux et 5 espèces de mammifères marins. Quid pour Pennavel, le vainqueur de l’appel d’offre AO5 ?

Une mer industrialisée, c’est une mer assassinée…

NON, les pêcheurs artisans n’y trouveront pas leur compte.

Le site du projet correspond pour eux à une zone habituelle de travail. Si la pêche est envisageable dans un parc d’éoliennes posées comme St-Nazaire ou St-Brieuc, il en va autrement avec une usine éolienne flottante. Y poursuivre la pêche est impossible, quelle que soit la technique employée, parmi l’entrelacs de câbles électriques dynamiques (70 km) et de câbles d’amarrage (jusqu’à 12 par flotteur) L’espace couvert (130 km2) sera simplement stérilisé pour leur activité ancestrale…

NON, Pennavel n’alimentera jamais 450.000 habitants.

Ce chiffre figure partout, dans la propagande du promoteur comme dans la presse. Or la production annuelle visée officiellement par le projet s’élève à
1 TWh, ce qui correspond à la consommation de

154.000 personnes (3 fois moins qu’annoncé !) selon la consommation moyenne d’électricité en France par habitant (6,5 MWh en 2024).

Qui plus est cette électricité est impropre à la consommation directe : non stockable, elle est produite au gré du vent, de façon intermittente, aléatoire et hachée. Elle ne peut même alimenter aucune catégorie de clients sans le complément permanent, en quantité comme en régulation, apporté par les centrales pilotables existantes (nucléaires, hydrauliques)… qui, somme toute, le feraient tout aussi bien sans

éoliennes ! De quoi douter que ces machines servent à autre chose qu’à doublonner les moyens de production déjà en service, et à augmenter ainsi les coûts pour les consommateurs.

NON, l’usine éolienne Bretagne-Sud ne contribuera pas à diminuer les émissions de CO2 …
en tout cas pas pour les Bretons. En réalité chaque nouveau kWh offshore produit en Bretagne évitera peut-être un peu de CO2… aux Allemands !

Le système électrique français, en surproduction notoire et déjà décarboné à 95%, n’a plus de place pour de l’électricité éolienne supplémentaire. Il exporte donc cette électricité quand il le peut, ou bien il la place en substitution à de la production hydraulique et nucléaire déjà décarbonée (et financée), ce qui est un non-sens ! En réalité il aggrave alors les émissions françaises de gaz à effet de serre, le nucléaire ou l’hydraulique émettant au total moins de CO2 que l’éolien (selon l’Ademe : 3,7 gCO2/kWh pour le nucléaire, 15,6 g pour l’éolien offshore).


NON, la France n’a pas un besoin urgent de nouveaux moyens de production d’électricité

… Car elle est durablement excédentaire (89 TWh exportés en 2024), et parce que les nouvelles consommations si souvent évoquées ne sont pas au rendez-vous. Elle n’a surtout pas besoin de

nouvelles centrales renouvelables aléatoires (solaires ou éoliennes) car le black-out espagnol nous démontre que leur trop-plein dans le mix de production nuit à la stabilité du système électrique.

NON, le tarif de l’électricité issue de Pennavel n’est pas fameux.

Déclaré à 86,45 €/MWh pour emporter l’appel d’offre, il s’agit d’un prix d’annonce qui dissimule les coûts cachés, dont celui du raccordement électrique au continent (poste électrique en mer et

liaisons), pris en charge par le réseau national de transport d’électricité RTE et payé par tous les français (au total 1,6 milliard d’€ pour AO5 + AO9 le projet contigu à venir), En ajoutant le seul montant du raccordement, on déduit un tarif du projet Pennavel plus près de la réalité, aux environs de 140 € / MWh. Confirmation : dans son discours au Sénat le 6 mai dernier, le Premier ministre a reconnu …

« La technologie de l’éolien flottant s’avère plus risquée et coûteuse, de l’ordre de 150 €/MWh raccordement compris… la France se situe à la frontière technologique et nous avons donc besoin d’avancer avec mesure ».

 

Le total des investissements de Bretagne-Sud s’élèvent à 4,6 Milliards € (= 250 MW de Pennavel AO5 + les 500 MW de l’AO9 à venir + le raccordement RTE).

NON, l’avenir technique du projet Pennavel n’est pas bouclé

Lauréat de l’appel d’offre sans suffisamment de références techniques, les vrais connaisseurs des industries marines, en particulier des plateformes pétrolières, s’étant tous désistés, Pennavel peine encore à définir les technologies qu’il pourrait mettre en œuvre. Il n’a pas hésité pour autant à proposer le modèle d’éolienne le plus gigantesque (340 mètres pour 24,5 MW), qui n’existe nulle part et que seuls les Chinois pourraient être en mesure de proposer… Vrai signe de manque d’expérience, ou bien faisabilité incertaine du projet, ce n’est que vers 2029 qu’on devrait être fixé sur le choix des composants les plus critiques, flotteurs et ancrages.

NON, ce projet n’est pas une bonne affaire pour la Bretagne
(i)            son électricité, pilotée par le répartiteur national parisien de RTE, sera utilisée ailleurs,
(ii)           passée la période de construction, les emplois d’exploitation seront en petit nombre. Dans un article récent de la presse régionale, Pennavel les évalue à 50 postes, dont il s’est engagé dans son offre gagnante à réserver 10% aux PME locales, soit un total de cinq postes (oui, on abien lu),

Remarque : 4,6 milliards d’€ = de quoi financer la construction des frégates que la Marine nationale réclame et qui procureraient des millions d’heures de travail…

(iii)          quant aux revenus futurs de l’entreprise Pennavel, son actionnariat si étrange (un groupe agricole allemande BayWa et une PME belge Elicio, filiale de la holding intercommunale de la ville de Liège) les empochera dès que des dividendes seront versés, ce qui se produira certainement grâce aux avantages financiers sans risque accordés par la France. Le capitalisme agraire bavarois et l’administration territoriale belge ne pourront que s’en féliciter, mais ni la Région Bretagne ni ses contribuables n’en verront rien !

En vérité bien fine stratégie que celle de nos politiciens…

 

RECLAMONS UN MORATOIRE POUR LE PROJET PENNAVEL

 

(Voir les précisions et les sources sur le site www.gardiensdularge.org)


Fédération Environnement Durable
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tel 06 80 99 38 08