Le récent effondrement partiel du réseau électrique espagnol illustre parfaitement les risques croissants liés aux énergies renouvelables intermittentes (EnRi). Une surproduction solaire incontrôlée, suivie de la déconnexion brutale de 15 GW — soit 40 % de la consommation nationale — a provoqué une instabilité soudaine. La France, incapable d’absorber ce surplus, a dû couper ses interconnexions, provoquant une panne régionale.
Plutôt que d’en tirer les leçons, RTE (le réseau de transport de l'Electricité) minimise l’événement, refuse de remettre en cause les EnRi et rassure à coup de propos lénifiants. Pourtant, tous les experts s’accordent : si la PPE3 (Programmation Pluriannuelle de l’Énergie) est validée en l’état, avec une augmentation massive des moyens non pilotables, la France pourrait être le théâtre d’un effondrement électrique majeur, affectant également ses voisins européens. Une stratégie énergétique irréaliste risque ainsi de devenir une catastrophe nationale planifiée. L'article ci dessous d' Éric Verhaeghe paru le 3 mai 2025 résume ce qui s'est passé. Jean-Louis Butré
L’affaire du black-out électrique survenu en Espagne provoque un silence gêné des autorités, propice à de nombreuses rumeurs. La réalité, selon l’ingénieur Jean Bergeal, est beaucoup plus simple : les producteurs espagnols d’énergie solaire ont brutalement décroché du réseau lorsque la production d’électricité a mis le réseau en danger, encouragés par la mécanique européenne de prix négatifs.
Pour comprendre ce qui s’est passé, nous allons nous intéresser à ce qu’on a vu sur le réseau Français et ce qu’on a enregistré dans les jours qui ont précédé ou qui ont suivi ce lundi et qui annonçaient la catastrophe. Pour cela, nous allons considérer les courbes de production par filière fournies sur internet par le site (fort bien fait, d’ailleurs) de RTE baptisé Eco2mix. Ce sont des données absolument incontestables et incontestées ! On peut donc s’appuyer dessus et réfléchir en les analysant, avec confiance.
Voici par exemple (Page suivante) ce qui concerne la journée du mardi qui a suivi le Black-out pour le réseau français : (la consultation de samedi dernier, deux jours avant le blackout, est aussi équivalente et permettait de savoir que ça allait secouer fort en Espagne). Le problème n’était pas de savoir si cela allait arriver mais quand cela allait arriver !
Et ça va se reproduire ! la prochaine fois, il faut se payer toute l’Europe ! Cela aura vraiment de la gueule !
Que voit-on ici ?
Une France exportatrice de plus de dix GW pendant la matinée et pendant la soirée.
Entre les deux, disons de 11 heures à 16 heures, on n’exporte plus et même on importe jusqu’à 6 GW. On constate aussi que notre stockage (STEPs style grand Maison) tourne à plein (on ne turbine pas mais on pompe de l’eau pour la faire remonter. (partie en bleu foncé)
En même temps on voit qu’à partir du lever du soleil, la production photovoltaïque (en orange), commence à monter. Normalement, les autres jours, cette production continue de monter jusque vers midi puis redescend ensuite pendant l’après-midi.
Or, que constate-t-on ici ? Vers onze heures, le photovoltaïque décroche : Par rapport à sa montée « classique », on a perdu environ 6 GW. On a en fait perdu presque la moitié de la production potentielle du solaire ! ça fait un sacré choc, pour le réseau (équivalent à la déconnection de quatre grosses tranches nucléaires). Autre point intéressant à observer : ce qui se passe vers 17 heures : on voit cette marche, cet à-coup net, revenir non seulement sur le solaire mais aussi sur l’éolien.
De quoi s’agit-il ? Qu’est ce qui provoque ces décrochages ?
Et surtout, cela pourrait-il avoir un rapport avec la perte quasi instantanée de 15 GW de production renouvelable en Espagne au début des phénomènes qui ont provoqué le blackout, ce lundi ? Eh bien oui !!!
Il s’est passé quelque chose de spécial à ce moment-là. Quelque chose, d’ailleurs, mis en place par les bureaucrates idéologues incompétents de la commission Européennes.(Humour : n’est-ce pas un pléonasme ?)
Mais que se passe-t-il donc à ce moment ? Consultons maintenant les prix spot de l’électricité échangée sur le réseau Européen :
Voici par exemple ce qui s’est passé aujourd’hui, le 30 avril : j’ai consulté ce site le 28 Avril mais ai oublié d’en faire une capture d’écran. C’était tout à fait similaire.
On voit donc clairement que jusqu’à dix heures, le kWh fourni au réseau était payé. Les producteurs étaient payés pour cela. A partir de onze heures, ce n’était plus le cas et même, à partir de midi, il fallait payer pour écouler son énergie. Les prix étaient négatifs !!!
Que font alors les gros producteurs industriels ? Devinez ? Ils se déconnectent en masse ; bien sûr il ne s’agit pas des petits clients domestiques raccordés sur les réseaux basse tension mais toutes les grosses fermes solaires le font et toutes instantanément. Ils le font d’autant plus que, même déconnectés, ils continuent à être payés ! Ce comportement est celui des photovoltaïques français mais est exactement le même pour les exploitants de parcs espagnols. Ces prix sont valables pour toute l’Europe ! ou plutôt, pour être plus exact, cette surproduction potentielle est valable pour toute l’Europe.
Et ils se reconnectent en masse et tous ensemble, lorsque le prix du kWh, vers 16 heures, redevient positif. (Lorsque le réseau n’est plus en surcharge de production.
Prenons maintenant le cas de l’Espagne : la semaine précédant les écologistes espagnols se targuaient de l’excellence des choix énergétiques faits avec une pointe de 78,5% de renouvelable pour alimenter le réseau.
Cet exemple était monté en épingle à Bruxelles.
Lorsque la production a commencé à excéder la consommation sur la plaque Européenne, , ou risquait d’y arriver, le mécanisme des prix négatifs s’est mis en place.
En Espagne, les panneaux photovoltaïques ont donc été déconnectés en masse. Quand on voit des responsables incapables d’expliquer d’où a bien pu venir cette perte instantanée de 15 GW (15000 MW), on rêve et on se dit que ces gens ne sont pas à leur place ! ou plutôt, ils la ferment pour ne pas perdre leur job ! C’est de l’auto censure ! Et c’est en fait une variante de la corruption généralisée des décideurs. Une honte !
En fait, techniquement, c’est semblable à ce qu’on a observé en France : ils ont perdu la plus grande partie des panneaux solaires photovoltaïques. D’où les 15000 MW de perte !
Rien d’étonnant donc !
Facteurs très aggravants
Les panneaux solaires n’ont aucune inertie mécanique.
Pas plus que les éoliennes§
En France, lorsqu’ un alternateur de 1400 MW est couplé au réseau, ce sont plus de 400 tonnes de ferraille et cuivre qui tournent à 1500 tours/ minute, avec 600 tonnes de turbine qui y est couplée. Cette inertie mécanique, cette énergie cinétique sont énormes et constituent de véritables ancrages pour la stabilité du réseau. En Espagne, il n’y avait que quelques générateurs à gaz et des alternateurs hydrauliques pour stabiliser tout ça. C’était une tâche physiquement impossible à faire, même pour des virtuoses de la gestion des réseaux.
Une remarque : lors d’une mise à l’arrêt d’urgence d’une tranche de centrale nucléaire PWR, à cause de l’effet Xénon, on ne peut reconnecter la tranche qu’au bout d’environ deux jours. Cela poserait des risques d’instabilité neutronique et c’est interdit par les autorités de sûreté.
Les écolos ne vont pas se gêner pour critiquer le nucléaire à ce sujet. Je l’ai déjà entendu ! un comble, mais venant de si bas…
Corollaire : Si cela devait se produire, en France, à la même échelle, on serait dans le noir pendant au moins deux jours, voire plus. C’est un fait ! Une certitude !
Et avec ce que nous prévoit la PPE en cours de signature de décret, on y va tout droit !